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Mon journal de bord... | |||
| Dimanche 15 : 1er jour. | |||
| Arrivée dans le minuscule aéroport d'Ivalo, avec un pilote extrêmement délicat. Découverte rapide du froid, de l'air vivifiant, de la neige. Transport à l'hôtel en car (10mn). | |||
| Installation dans les chambres. Par bonheur, nous sommes en rez-de-chaussée, et notre fenêtre donne sur la rivière gelée. | |||
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| Le système de chauffage de l'hôtel est écologique : tout vient de la sciure de bois issue de l'industrie forestière. | |||
| Distribution du matériel anti-froid (combinaisons, moufles, après-ski). Dieu merci, nous avions nos propres vêtements techniques. | |||
| Séance d'initiation personnelle: je tombe allègrement dans une neige épaisse, très peu humide, et je m'amuse comme une gamine. | |||
| Nous nous apercevons qu'il fait jour finalement assez longtemps, contrairement à ce que l'on pensait: le soleil se lève vers 9H et se couche pour 17H. A cette période de l'année, on gagne 10mn de soleil en plus par jour ! | |||
| Lundi 16 : 2ème jour. | |||
| Mini Olympiades ridicules avec le groupe. Dès qu'il y a un enjeu quelconque (attraper une baballe, mettre un but), les hommes deviennent brutaux. On me fait tomber deux fois, cela m'agace vraiment. Nous essayons aussi un quad sur la neige : c'est très sympa ! | |||
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| Retour à l'hôtel. Après-midi libre : nous décidons de visiter Ivalo. Le tour est vite fait : une Poste, deux supermarchés, trois boutiques à touristes. Les guichetières de la Poste sont charmantes (quel contraste avec la France!), et je m'étonne agréablement de voir que dans les bureaux de la Poste finnoise on vend tout le nécessaire à courrier, des stylos, des feutres. | |||
| En fin de journée, alors que tout le monde allait au sauna, nous avons fait une longue balade romantique en raquettes dans la forêt toute proche. Silence délicieux. | |||
| Mardi 17 : 3ème jour. | |||
| Départ à 10h pour une balade en traîneau, tiré par une motoneige. Le froid est saisissant, surtout quand on ne bouge pas. Ne nous plaignons pas, la semaine précédente, il faisait -30°C. Arrêts fréquents, avec dégustation d'une boisson à base de jus de baies. | |||
| Il fait seulement -12°C, mais avec la vitesse nous devons perdre encore pas mal de degrés. | |||
| Déjeuner dans un refuge près du feu. Leurs soupes sont excellentes. Auparavant, nous avons choisi de faire une activité pour nous réchauffer après ce périple: escalader en raquettes une petite colline qui domine un lac. | |||
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| Paysage somptueux. Nous nous essayons ensuite à la pêche blanche : on creuse un trou dans la glace avec une énorme vrille, et on plonge une minuscule canne à pêche dans l'eau. Il n'y a plus qu'à attendre. Pas de succès personnel sur ce coup-là. | |||
| Au retour, des rennes nous font l'honneur de nous saluer, ce qui est rare : ils sont à demi sauvages, et le bruit des moteurs aurait dû les effrayer. Chaque renne en Laponie appartient à quelqu'un : ils sont tous marqués (leurs oreilles sont découpées), et personne ne peut les tuer en dehors du propriétaire (un Sami, nous en parlerons plus loin), sous peine d'un séjour en prison. | |||
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| Balade en raquettes nocturne avec ma moitié pour parachever la journée. | |||
| Mercredi 18 : 4ème jour. | |||
| Visite d'une ferme de huskies, ces fameux chiens de traîneau d'origine très ancienne (on date les premiers d'il y a plus de 30.000 ans!). Ces canidés sont issus d'un croisement entre le chien et le loup. Capables de supporter des températures très basses, ils trouvent leur plein épanouissement dans la course et adorent la compagnie humaine. | |||
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| Ceux que nous avions à notre disposition venaient de Sibérie. Nous avons eu le droit de conduire un traïneau de six chiens, mené par des femelles (les meneurs sont à 95% des meneuses). La force de ces animaux est surprenante. A tel point que je suis tombée tête la première dans la neige à la sortie d'un virage un peu abrupt, et que les chiens sont partis à toute allure, avec ma moitié dans le traîneau, impuissante. Heureusement, un des éleveurs était là pour les rattraper, mais j'ai été un peu échaudée. | |||
| Retour sur Ivalo, pour un déjeuner dans une maison en rondins de bois, avec repas traditionnel, évidemment délicieux. | |||
| Initiation au ski de fond pour ceux qui le désiraient juste après. J'ai déclaré forfait au bout d'une demie heure : beaucoup trop physique, comme activité ! | |||
| Écriture des sempiternelles cartes postales, hors de prix dans le coin (je l'ai réalisé trop tard) : 85 centimes d'euro pièce ! Personne n'avait jamais vu ça de par le monde. | |||
| Jeudi 19 : 5ème jour. | |||
| Journée complète de motoneige. Un enfer pour moi : complètement stressée sur la machine au bout d'un certain temps. Nous avons failli nous renverser une fois; la motoneige chassait sans arrêt à cause des chutes de neige intempestives; une mini tempête a eu le bon goût de s'ajouter à tout cela; les passages dans les bois étaient acrobatiques : à l'arrière, la moindre bosse me faisait sauter de 20cm au minimum... | |||
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| Heureusement que nous avons eu une pause le midi dans un refuge. Plusieurs arrêts avaient quand même eu lieu avant, dont un auprès d'une grotte trouvée seulement dans les années 60, et qui servait de refuge et de frigidaire aux braconniers : même en été, l'intérieur de la grotte est gelé. | |||
| Essai de sauna le soir, mais j'ai le palpitant qui s'emballe trop à cause des quasi 100°C qu'il fait dans la pièce Dommage : c'est le meilleur exfoliant que je connaisse. ;o) | |||
| Vendredi 20 : 6éme jour. | |||
| Journée libre. Nous avons programmé le matin une heure de traîneau à chiens en supplément (60€ / personne). Le temps est magnifique et les chiens adorables. | |||
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| L'après-midi, nous prenons le bus pour aller à Serevilskaa, seule station de ski des environs. Finalement, c'est encore plus spartiate qu'Ivalo, comme ville. Si on n'y va pas pour faire du ski (principalement de fond), il n'y a rien à voir ni à faire là-bas. | |||
| Le soir, nous assistons enfin à une aurore boréale ! Elle est légére, mais déjà superbe. Comme c'est le cas neuf fois sur dix, celle-ci est verte. | |||
| Plus d'informations ? | |||
| Samedi 21 : 7ème jour et dernier jour. | |||
| Départ pour une ferme de rennes appartenant à des Samis. | |||
| Les Samis sont le peuple originaire de toute la partie septentrionale européenne. Très typés (un peu comme les Esquimaux), on les retrouve sur quatre pays: la Suède, la Norvège, la Finlande et la Russie. Ils se différencient par leurs habits (toujours dans les mêmes couleurs, et comme leur drapeau: rouge pour le feu, bleu pour l'eau, jaune pour le soleil, vert pour la forêt) et leur langue. Les Samis étaient nomades avant que les frontières n'existent, mais ils peuvent toujours se déplacer sans probléme entre les trois pays européens, sans avoir besoin d'un quelconque passeport (il s'agit là d'une entente entre les pays du nord qui date de plusieurs décennies). | |||
| Les Samis entretiennent leurs traditions avec force, et possédent même un Parlement en Finlande. Ils sont pour la plupart éleveurs de rennes. | |||
| Une des femmes que nous avons vue ce jour-là nous a chanté des chants traditionnels a capella, accompagnée d'un tambour. C'est sans doute là que j'ai eu le plus d'émotion : ces chants initiatiques,proches de l'incantation, étaient d'une beauté à couper le souffle. Sans doute inspirés des traditions de leurs ancêtres, ainsi que du chamanisme (disparu dans cette zone géographique à cause, une fois encore, de l'évangélisation brutale et forcée effectuée sur ces peuples), sa voix me donnait le frisson. | |||
| Si c'était là la Star Académie finnoise, je vote tout de suite. | |||
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| Bref, nous avons fait un tour de traîneau à rennes (ces bêtes-là sont trés susceptibles : dès qu'un de leur camarade essaye de les dépasser, ils font la course sans prévenir!), mangé dans une yourte (grande tente en peau dans laquelle on fait un feu), et visité le musée Sami (un peu rapidement à mon goût). | |||
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| Enfin, petit détour par une immense boutique à souvenirs, dans laquelle j'ai bien évidemment laissé quelques jolis billets. Bijoux ethniques (dont un avec un archer), couteau local, kurka (jolie tasse ancestrale faite au couteau, et taillée dans une difformité d'un bouleau). | |||
| La journée s'acheva sur une trés grande aurore boréale, comme un coup de pinceau divin dans un ciel démesurément beau. | |||
| Dimanche 22 : retour. | |||
| Le petit aéroport d'Ivalo nous attendait de pied ferme, et la folie parisienne a depuis repris ses droits. | |||
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| Blancheur laiteuse telle une peau immaculée Nos pas l'effleurent nos pas s'imposent Et le silence reprend ses droits Neige poudreuse entre nos doigts Donne vie aux fées de la forêt La liberté scintille dans le ciel finlandais 17/02/2004, Ivalo, hôtel, 19H40 | |||
